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Survol historique depuis les Indépendances
L'Amérique Latine depuis les Indépendances: Survol historiqueIntroduction
Plusieurs facteurs vont amener les élites créoles des colonies espagnoles d'Amérique à prendre conscience de leur singularité par rapport à la métropole. Si l'influence des "Lumières", l'exemple de l'Indépendance des Etats-Unis d'Amérique du Nord ainsi que celui de la révolution française ne peuvent être négligés, l'invasion de l'Espagne et du Portugal par les troupes napoléoniennes va être le facteur déclenchant de ce mouvement d'émancipation des colonies. En effet, cette occupation de la péninsule ibérique va provoquer un relâchement des liens avec la métropole. Dès lors, le mouvement vers les Indépendances est lancé. Des juntes patriotiques se constituent un peu partout à partir de 1810, notamment à Caracas, siège de la Capitainerie du Venezuela, à Buenos-Aires et en Nouvelle-Grenade (l'actuelle Colombie); ces juntes sont supposées vouloir défendre la couronne espagnole contre l'usurpation napoléonienne. Dans les faits, leur véritable but est de préparer l'Indépendance. Par ailleurs, au Mexique, connu alors sous le nom de vice-royaume de Nouvelle-Espagne, le signal de l'Indépendance est donné par le célèbre "cri de Dolores" du prêtre Hidalgo, le 16 Septembre 1810; s'appuyant sur les Indiens et non suivi alors par l'élite créole qui craint une révolution sociale, il est fusillé par les Espagnols en 1811. Son combat est repris par un curé métis, Morelos, lui aussi arrêté et fusillé en 1815. La colonie portugaise du Brésil va voir, elle aussi, son destin modifié du fait de l'invasion par les troupes de Napoléon. En effet, fuyant le Portugal, la famille royale, sous la direction du régent João, se réfugie au Brésil. Le fils du régent, ce dernier étant devenu roi du Portugal en 1816 sous le nom de João VI, est proclamé Empereur du Brésil sous le nom de Pedro Ier, en 1821; ainsi est consommée la rupture définitive entre la métropole et sa colonie. Luttes et guerre d'Indépendance_ 1811-1824 Les Indépendances de l'Amérique du Sud _1811-1824_ Carte des Etats au moment des Indépendances, avec principales batailles, leur date d'accession à l'Indépendance et leurs capitales Le grand héros des indépendances sud-américaines fut sans aucun doute Simón Bolivar. Mais si son rôle fut primordial en tant que principal organisateur de la lutte contre les Espagnols dans les Andes du Nord, elle ne doit pas occulter la place occupée par les autre grands "Libertadors" que sont José de San Martín, qui contribua à la libération du Rio de la Plata, du Chili et du Pérou, de Bernardo O'Higgins, libérateur du Chili, ou de José Artigas, héros national de l'Uruguay. Au Venezuela, patrie de Bolivar, le terrain avait déjà été préparé par un ancien officier de l'armée espagnole, Fernando de Miranda, qui s'était déjà illustré lors de la guerre d'indépendance des Etats-Unis et dans les armées révolutionnaires de l'an II, où il avait combattu à Valmy. Revenu au Venezuela, ses premières tentatives de soulèvement avaient échoué, puis il s'était réfugié en Angleterre où il comptait sur l'appui de Londres. C'est justement à Londres que Bolivar, envoyé en mission par la Junte de Caracas, va rencontrer Miranda. A leur retour, les deux hommes entament le combat, mais la Ière République du Venezuela, proclamée le 5 Juillet 1811, sera de courte durée: Bolivar doit fuir, abandonné de ses propres soldats, tandis que Miranda, qui a capitulé, est arrêté et transféré en Espagne. De l'île de Curação, où il a trouvé refuge, Bolivar décide de reconquérir le Venezuela à partir de la Nouvelle-Grenade (l'actuelle Colombie), où se sont formés des îlots indépendantistes avec les leaders patriotes Nariño (unitaire), et Camilo Torres (fédéraliste). Après avoir pris la ville de Merida, dans les Andes Vénézuéliennes, il déclare la "Guerre à mort" aux Espagnols, le 15 Juin 1813. De retour à Caracas, il fonde la IIème République du Venezuela et prend le titre de Libertador. Mais, les Espagnols ayant soulevé une partie de la population pauvre contre les indépendantistes créoles, c'est de nouveau l'échec, en Juin 1814. C'est le moment où Ferdinand VII, de retour sur le trône d'Espagne, envoie de nouveaux renforts dans les colonies. Bolivar, après avoir trouvé refuge en Jamaïque, puis en Haïti, en 1815-1816, reprend pied au Venezuela, réunit toutes les troupes insurgées sous son commandement, proclame la liberté des esclaves et établit son gouvernement sur les rives du fleuve Orénoque. Après avoir battu les Espagnols à Boyaca (Nouvelle-Grenade), le 17 Août 1819, il entre à Bogota enfin libérée. Ayant créé la République de Grande Colombie, réunissant les Etats actuels de la Colombie, du Venezuela, du Panama et de l'Equateur (ancienne Audience de Quito), le 7 Décembre 1819, il écrase les Espagnols à Carabobo, le 24 Juin 1821, assurant ainsi l'indépendance presque totale du Venezuela.
Ayant ainsi libéré la Nouvelle-Grenade et le Venezuela du joug espagnol, et après avoir été élu président de la Grande Colombie par le Congrès réuni à Cucuta, il décide de descendre vers le Sud pour parachever la libération du continent. Le Pérou, où José de San Martín avait pris pied à Lima, après avoir traversé les Andes et remporté la bataille de Maipu, constituait encore un point d'ancrage important pour les Espagnols. Après s'être dirigé vers Guayaquil (port important de l'actuel Equateur), Bolivar rencontre San Martín à Quito, où non loin de là, son fidèle lieutenant Antonio José de Sucre remporte la bataille du Pichincha, qui, en mai 1822, consacre la libération de l'actuel Equateur. Lors de cette rencontre de Quito, les divergences sur l'avenir du continent éclatent au grand jour entre les deux hommes. San Martín, partisan d'une solution monarchique, s'incline devant Bolivar et s'exile pour la France. En mai 1823, la Junte de Lima, défaite et chassée par les Espagnols, fait appel à Bolivar. Ce dernier, vainqueur à Junin, le 6 Août 1824, confie le commandement à Sucre, qui bat les Espagnols à Ayacucho, le 9 Décembre 1824, en faisant notamment prisonnier le vice-roi. Cette victoire consacre la fin de près de trois cents ans de domination espagnole sur le continent sud-américain. Les rêves d'unité continentale_ Des tentatives à l'échec Les Espagnols ayant été boutés hors de leurs anciennes colonies, à l'exception de Cuba et de Puerto-Rico, qui ne se soustrairont à la domination espagnole qu'à l'issue de la guerre hispano-américaine de 1898, le moment est venu pour ces nouvelles nations de s'organiser. Ainsi, au Mexique, Agustín de Iturbide, ancien officier de l'armée espagnole, tente, après s'être proclamé Empereur sous le nom d'Agustín Ier, d'instaurer un Empire réunissant le Mexique et les tout nouveaux Etats d'Amérique Centrale. Cette tentative d'union, à caractère conservateur, ne survit pas à la proclamation de la République Mexicaine par le général Santa Anna en 1823. Malgré tout, le rêve d'unité de l'isthme centraméricain sera repris par les Libéraux, sous la direction du général hondurien Francisco Morazan. Par la charte du 22 Novembre 1824, est créée une Fédération d'Amérique Centrale, avec une constitution, un président fédéral et un Congrès de la Fédération, avec Ciudad Guatemala comme capitale; cette Fédération regroupe le Guatemala, le Honduras, le Salvador, le Nicaragua et le Costa Rica. Mais les conflits entre le président fédéral et le Congrès conduisent peu à peu à l'échec de cette tentative d'union; de 1838 à 1847, sous l'influence des Conservateurs, les Etats membres se retirent peu à peu de l'Union et le général Morazan est fusillé à San José de Costa Rica, en 1842.
Dans l'Amérique méridionale, Bolivar, après avoir porté sur les fonts baptismaux un nouvel Etat portant son nom, la Bolivie, connue jusqu'alors sous le nom de Haut-Pérou et composée de provinces anciennement rattachées au vice-royaume du Rio de la Plata, entreprend de réunir à Panama un congrès dit Amphictyonique, destiné à unir toutes les Républiques nouvellement indépendantes en une seule confédération. Ce congrès, qui a lieu le 22 Juin 1826, sera sans lendemain. Déjà, au Venezuela, un de ses généraux, José Antonio Paez, se soulève contre le gouvernement de Bogota. Devant les dissensions qui menacent l'avenir même de la Grande Colombie, il tente de sauvegarder l'unité en convoquant à Ocaña une Convention pour procéder à un réexamen de la Constitution. Malgré une reprise en main de la situation, et la proclamation de la dictature, les nuages s'amoncellent. De l'invasion par le Pérou des provinces de Guayaquil et de Quito (prélude à d'autres conflits ultérieurs), à la sécession du Venezuela (Janvier 1830) puis de l'ancienne Audience de Quito, qui prend le nom d'Equateur (Mai 1830), le rêve bolivarien d'unité continentale a vécu. Bolivar, malade, après avoir fait adopter une Constitution au nouvel Etat de Colombie (Janvier 1830), quitte le pouvoir en concluant:"L'Indépendance est le seul bien que nous avons acquis au détriment de tous les autres. Mais cette Indépendance nous ouvre le chemin vers leur reconquête...". Toute sa désillusion se trouve contenue dans ces quelques mots écrits à Juan José Flores le 9 Novembre 1830:"Celui qui sert une révolution laboure la mer.". Comble d'ironie, c'est chez un Espagnol ayant survécu à la répression des patriotes, et chez qui il a trouvé refuge, qu'il meurt le 17 Décembre 1830. Toutefois, ce rêve d'unité n'est pas tout à fait abandonné: il sera repris sous d'autres formes, notamment quelques années après la mort de Bolivar, par Andrès de Santa Cruz, homme d'Etat bolivien descendant des Incas, par sa mère, et qui tente de faire revivre l'ancien Tahuantinsuyu en organisant une éphémère Fédération entre le Pérou et la Bolivie(1836-1839). Centralistes contre Fédéralistes et Conservateurs contre Libéraux Dès la proclamation des Indépendances, la question du statut institutionnel des nouveaux Etats aboutit à des confrontations entre les partisans du fédéralisme et les tenants d'un pouvoir centralisé et unitaire. Ces divergences de vues, qui se doublent dans certains cas de l'opposition entre Libéraux et Conservateurs, débouchent souvent sur une vie politique très agitée. Si, au Chili, sous l'impulsion de Diego Portales, les Conservateurs l'emportent dès 1831 et donnent au pays des institutions stables, ailleurs, et principalement en Colombie, au Venezuela et en Argentine, les luttes entre Fédéralistes et Unitaires vont dominer une grande partie du XIXème siècle, et dans le cas de la Colombie, ce sont de véritables guerres civiles entre Libéraux, héritiers du Fédéralisme, et Conservateurs centralistes, qui ne se termineront qu'en 1958 avec le partage du pouvoir entre les deux partis. Concernant l'Argentine et la Colombie, il faudra d'ailleurs attendre 1862, dans le cas de la première, et 1886, dans le cas de la deuxième, pour que ces deux pays obtiennent enfin un statut institutionnel définitif, avec un mélange unitaire et fédéral dans le cas de l'Argentine et avec une constitution à caractère unitaire dans le cas de la Colombie. De même, ce n'est que tardivement que ces deux Etats acquièrent leur nom définitif; ainsi, après avoir porté le nom de Provinces Unies du Rio de la Plata, l'ancien vice-royaume du Rio de la Plata oscille entre la solution unitaire, avec Rivadavia, et la solution fédéraliste, avec le dictateur Rosas, qui finit par être vaincu, en 1852, par une coalition composée de la province argentine d'Entre Rios (gouvernée par Urquiza), du Brésil et du Paraguay. La Colombie, quant à elle, noyau de ce qui avait constitué la république de Grande Colombie, portera successivement le nom de Nouvelle Grenade, puis de Confédération Grenadine, avant que les Libéraux, menés par Tomas Cipriano de Mosquera, ne créent les Etats-Unis de Colombie, Etat décentralisé à l'extrême, avec un président fédéral sans réel pouvoir et élu seulement pour deux ans, ce qui déclenche la réaction centralisatrice du Conservateur Rafael Nuñez en 1886. Le Venezuela, de son côté, n'échappe pas à ces luttes intestines; dans son cas, une opposition existe bien entre Conservateurs, tels Paez ou les frères Monagas, et Libéraux comme Falcón et Guzman Blanco, ces derniers finissant par l'emporter à la suite de la "Guerre Fédérale" (1858-1863), mais ces luttes s'apparentent plus à des enjeux pour le pouvoir entre "Caudillos", véritables "seigneurs de la guerre".
Plus au Nord, au Mexique, les trois premières décennies de l'Indépendance vont être marquées à la fois par une grande instabilité politique, le règne des "caudillos" militaires, mais aussi par la personnalité controversée du dictateur Santa Anna, centralisateur et conservateur. Revenu au pouvoir en 1853, il est renversé en 1855 par une révolution libérale, de nature fédéraliste et anticléricale, qui élabore la Constitution de 1857, faisant du Mexique une confédération d'Etats. Le XIXème siècle ou l'ère des Caudillos A l'exception notoire du Chili qui se dote très vite d'institutions stables et "démocratiques", ou du Brésil où un Empire libéral perdure jusqu'en 1889, la plupart des nouvelles nations latino-américaines n'échappent pas au phénomène du caudillisme, c'est-à-dire à l'émergence de chefs militaires ou de civils exerçant un pouvoir personnel, qu'il le soit de manière directe ou indirecte. Dans certains cas, il s'agit de fortes personnalités qui se sont affirmées au moment où ces nouveaux Etats arrachaient leur indépendance; ainsi, en est-il de José Antonio Paez, au Venezuela, ou de Juan José Flores, en Equateur, qui après avoir lutté aux cotés de Bolivar dans les guerres d'indépendance, obtiennent la séparation avec la Grande Colombie. Au Paraguay, le dictateur José Gaspar Rodriguez de Francia, tout en isolant son pays des nations voisines, s'efforce, de 1814 à 1840, de lui assurer une indépendance économique, de le moderniser, et de constituer une armée puissante et redoutée.
En Argentine, le fédéraliste Rosas, gouverneur de la province de Buenos Aires, exerce une dictature brutale qui ne prend fin qu'avec sa défaite face une coalition des pays voisins, inquiets de ses ambitions. En Equateur, le conservateur Gabriel Garcia Moreno, deux fois au pouvoir entre 1861 et 1875, instaure une dictature cléricale en rétablissant les tribunaux ecclésiastiques et en imposant une censure impitoyable; il meurt assassiné. En réaction, le libéral Eloy Alfaro réduit les pouvoirs de l'Eglise, mais revenu en Equateur pour régler les conflits entre Libéraux, il est arrêté et massacré par le peuple en Janvier 1912. Au Venezuela, le libéral Antonio Guzman Blanco, entre 1870 et 1887, pratique un despotisme "éclairé" par l'application de ses idées positivistes, introduisant le divorce et le mariage civil, pratiquant une politique de grands travaux, tels la construction de routes, de voies ferrées, etc... Au Mexique, Porfirio Diaz, au pouvoir entre 1876 et 1911, après des décennies mouvementées, entreprend le développement industriel du pays par l'appel aux capitaux étrangers, en particulier, nord-américains; mais la prospérité ne profite qu'à une minorité au détriment, notamment, des petits paysans qui exigent la réforme agraire. Plus d'un siècle de conlits frontaliers
Le rêve d'unité continentale cher à Bolivar ne survivra pas à sa mort. Déjà, les premières années d'indépendance sont marquées par un premier conflit déclenché par le Pérou contre la Grande Colombie, au sujet de territoires de l'actuel Equateur revendiqués par le voisin péruvien. Ce conflit se termine par la défaite du Pérou en Février 1829 et le traité de paix en découlant fixe les frontières méridionales de l'ancienne Audience de Quito, qui deviendra l'Equateur après la sécession avec la Grande Colombie. La question frontalière entre les deux voisins andins n'en est pas réglée pour autant, puisqu'en Juillet 1941, le Pérou envahit de nouveau le Sud de l'Equateur, lequel perd tout un pan de sa partie amazonienne. Enfin, de nouveau, en 1981 et 1991, de graves incidents frontaliers, à forte odeur de pétrole, reprennent dans la cordillère du Condor. Plus au Sud, la menace que représente, notamment pour le Chili, la constitution d'une confédération péruano-bolivienne sous la direction d'Andrès de Santa Cruz, en 1836-1837, pousse le voisin chilien à intervenir; les troupes boliviennes sont battues à Yuncay en Janvier 1839. Pendant les quarante ans qui suivent, alors que le Pérou et la Bolivie s'épuisent dans des guerres civiles incessantes ou des luttes de pouvoir dont émergent des dictateurs parfois ubuesques, tel Mariano Melgarejo, en Bolivie, le Chili, lui, se dote d'institutions stables et modernise son armée. La faiblesse de ses voisins du nord et la découverte de mines de cuivre et de salpêtre amènent de nouveau le Chili à intervenir militairement en 1879.
Episode de la Guerre du Pacifique Bataille d'Arica- 7 Juin 1880 Les troupes péruano-boliviennes sont battues à Pisagua, en Novembre 1879. Lima, malgré la résistance de Nicolas de Pierola, est occupée en Janvier 1881. Le Pérou cède au Chili une partie de son territoire, mais le grand perdant de cette guerre est la Bolivie, qui se voit amputée de sa façade maritime, et se trouve un peu plus enfermée à l'intérieur du continent. Le souvenir de ces conflits et leurs conséquences continuent d'ailleurs d'entretenir un sentiment d'amertume à l'égard du voisin chilien, la Bolivie, en particulier, réclamant, en échange de relations normalisées, un accès à la mer jusque là refusé par le Chili. D'autres conflits surgissent sur le continent sud-américain au cours du XIXème siècle, mais également au cours de la première moitié du XXème siècle. L'un d'eux va se montrer particulièrement couteux en vies humaines et être sur le point de rayer un pays de la carte; ce conflit va opposer, de Mai 1865 à Mars 1870, le Paraguay à trois de ses voisins, le Brésil, l'Argentine et l'Uruguay. La cause en est le danger que représente aux yeux de ces derniers, la montée de la puissance militaire paraguayenne et la fuite en avant du jeune président Francisco Solano Lopez qui veut briser l'isolement géographique de son pays. D'abord victorieux, les paraguayens ne peuvent résister aux forces de la coalition des trois autres pays, et, à la mort du maréchal Solano Lopez, massacré à Cerro Cora avec ses derniers fidèles, c'est un pays exsangue ne comptant plus que dix pour cent d'hommes qui sort presque anéanti de ce conflit suicidaire. Le Paraguay aura en quelque sorte sa revanche militaire, soixante-cinq ans plus tard avec sa victoire sur la malheureuse Bolivie, au cours de la guerre du Chaco (1932-1935), autre conflit causé par la présence du pétrole, et où ses troupes aguerries écrasent une armée composée d'indiens de l'Altiplano peu préparés à un combat dans un désert aride où beaucoup meurent victimes de la chaleur et de la soif. A ces conflits opposant ces Etats latino-Américains entre eux, il ne faut pas oublier, également, la guerre déclenchée par les Etats-Unis d'Amérique contre le Mexique en Mai 1846, et qui se termina par la prise de Mexico en Septembre 1847, suivie du traité de Guadalupe Hidalgo, signé le 2 Février 1848, par lequel le vaincu cédait au grand voisin du Nord, la moitié du territoire mexicain, soit, outre le Texas (déjà indépendant du Mexique depuis 1836), les actuels Etats de l'Union que sont la Californie, l'Arizona, le Nouveau-Mexique, le Nevada et l'Utah, ainsi qu'une partie du Colorado, du Kansas et de l'Oklahoma. Ces conflits entre Etats se doublent, par ailleurs, dans certains cas, de guerres civiles, comme c'est le cas de l'Uruguay, tiraillé entre ses deux grands voisins, le Brésil et l'Argentine, lesquels, pour asseoir leur influence, appuient, entre 1843 et 1851, les Colorados contre les Blancos. Emergence d'une classe moyenne et tentatives réformistes A partir du début du XXème siècle, l'émergence des classes moyennes urbaines et l'essor de mouvements intellectuels va contribuer à l'arrivée au pouvoir d'une génération de dirigeants réformistes allant de pair avec une certaine démocratisation et la constitution de vrais partis politiques. Au Chili et en Argentine, jeunes nations à fort peuplement européen, cette classe moyenne joue un rôle plus prépondérant que dans les pays andins du nord, tels le Pérou ou l'Equateur. En effet, dans le cône sud du continent, ces sociétés sont plus homogènes et moins marquées par le système colonial hérité de l'époque espagnole. Tout d'abord, au Chili, amené au pouvoir par les classes moyennes urbaines, en 1920, Arturo Alessandri établit notamment un système de sécurité sociale, une première en Amérique Latine, mais, renversé en 1924 par un groupe d'officiers réformistes, son retour aux affaires, en Décembre 1932, sera marqué par une politique plus conservatrice. En 1916, en Argentine, cette même classe moyenne conduit à l'arrivée au pouvoir d'une nouvelle formation politique, le radicalisme, incarné par Hipolito Yrigoyen, qui réalise certaines réformes sociales, telles que la journée de huit heures, mais un mélange de régime parlementaire et d'autoritarisme, ainsi que la corruption, discrédite le radicalisme argentin, et Yrigoyen, réélu en 1928, est renversé par l'Armée en 1930. Au Brésil, également en 1930, dans un contexte de crise économique mondiale, une révolution consécutive à une tentative de fraude électorale amène au pouvoir le docteur Getulio Vargas qui prend des mesures sociales avancées, telles que la limitation du temps de travail, les congés payés ou la fixation d'un salaire minimum, mais ces mesures ne s'appliquent guère aux habitants des campagnes. Par ailleurs, il instaure, dans le même temps, un régime de type autoritaire et corporatif. Ayant dû se résoudre à quitter le pouvoir en 1945, il est triomphalement réélu en 1950, mais en butte à l'hostilité des milieux conservateurs et de l'Armée, il se suicide le 24 Août 1954.
Au Pérou et en Bolivie, ce sont deux mouvements à vocation anti-oligarchique et anti-impérialiste (du moins à leur début), qui voient le jour dans cette première moitié du siècle: d'abord, au Pérou, avec Victor Raùl Haya de la Torre, qui fonde en 1924, à Mexico, l'APRA (Alliance Populaire Révolutionnaire Américaine). Opposé au marxisme, ce parti, à vocation continentale, entend s'appuyer sur les classes moyennes pour se débarrasser de l'oligarchie, qui freine, à ses yeux, l'avènement d'un capitalisme national. Mais, par son discours très militant et très offensif, il se heurte à l'hostilité constante de l'Armée, qui déclare le parti de Haya hors-la-loi après le prise de pouvoir du Général Sanchez Cerro en 1931. Il faudra attendre 1985 pour que l'APRA accède enfin, seul, au pouvoir, en la personne d'Alan Garcia. En Bolivie, ce sont les rancoeurs causées par la défaite face au Paraguay dans la guerre du Chaco (1932-1935), ainsi que la volonté de se réapproprier les richesses du pays, et en particulier, les mines d'étain, alors propriétés de quelques grandes familles, telles les Patiño, Aramayo et Hochschild, qui amènent à la création du MNR (Mouvement Nationaliste Révolutionnaire), fondé en 1941 par Victor Paz Estenssoro. D'abord allié du gouvernement nationaliste et progressiste du major Gualberto Villarroel, le MNR arrive au pouvoir en 1952, à la suite d'une insurrection qui triomphe de l'Armée. Les mines sont nationalisées, le suffrage universel instauré, mais le régime penche de plus en plus vers la droite, et, faute de soutien populaire, Paz Estenssoro est renversé par le Général Barrientos en Novembre 1964.
Plus au nord, en Colombie, le libéral Alfonso Lopez Pumarejo tente lui aussi une politique sociale hardie, et notamment une réforme agraire, mais il se heurte à la droite représentée par le parti Conservateur. Au Venezuela, après la longue dictature de Juan Vicente Gomez (1908-1935), on assiste à une certaine libéralisation de la vie politique, sous ses successeurs militaires, Eleazar Lopez Contreras (1935-1941) et Isaias Medina Angarita (1941-1945). Des partis politiques en profitent pour voir le jour: il s'agit principalement, d'une part, de l'AD (Action Démocratique) de Rómulo Betancourt, créé en 1936 et d'inspiration réformiste et social-démocrate, et, d'autre part, du COPEI (Comité d'Organisation Politique des Elections Indépendantes), de tendance démocrate-chrétienne et fondé en 1946 par Rafael Caldera. L'AD, après une éphémère période démocratique de 1945 à 1948, revient aux affaires en 1958 et s'appuie sur les classes moyennes pour mener une politique visant à renforcer le contrôle de l'Etat sur la production pétrolière. Par ailleurs, sous l'influence des idées sociales de l'Eglise, outre le Venezuela avec Rafael Caldera, la démocratie-chrétienne s'affirme peu à peu comme la tentative d'une troisième voie entre l'oligarchie et la gauche, comme c'est le cas au Chili, où Eduardo Frei Montalva arrive au pouvoir en 1964, en prônant la "Révolution dans la Liberté", ainsi qu'au Salvador, un peu plus tard, avec José Napoleon Duarte, et au Costa Rica où les démocrates-chrétiens alternent au pouvoir avec le PLN (Parti de Libération Nationale, d'inspiration sociale-démocrate), fondé par José Figueres. Enfin, dans cette liste de pays où les tentatives de réformes politiques, économiques et sociales sont mises en oeuvre d'une manière plus ou moins heureuse, il ne faut pas oublier le Mexique, où, depuis la révolution de 1911, les dirigeants mettent l'accent, d'une façon sourcilleuse, sur leur volonté d'indépendance vis-à-vis du grand voisin du Nord, sur la nécessité du développement économique, et sur un certain contrôle par l'Etat des ressources du pays. Cependant, malgré les discours officiels, une réelle réforme agraire se fait toujours attendre. De plus, au niveau purement politique, l'existence, pendant plus de soixante-dix ans, d'un quasi-parti unique, le PRI (Parti Révolutionnaire Institutionnel), a favorisé la corruption et un blocage des mécanismes démocratiques, et cela jusqu'en Juillet 2000, qui voit la première alternance politique qu'ait connue le pays depuis la fin de la révolution mexicaine. L'Amérique Latine entre Dictatures et Révolution Marxiste De 1930 environ jusqu'au début des années quatre vingts, l'Amérique Latine, à part de rares exemples démocratiques, va passer de régimes dictatoriaux de type familial (telle la "dynastie" Somoza -1936-1979-, au Nicaragua, ou des Duvalier père et fils -1957-1986-, en Haïti), personnel (tels Stroessner -1954-1989-, au Paraguay, Batista -1940-1944-, puis 1952-1958-, à Cuba ou Trujillo -1930-1961-, en République Dominicaine) ou "populiste et paternaliste" (tel Juan Domingo Perón -1946-1955-, en Argentine) à des régimes militaires d'un type nouveau et à caractère souvent collégial, s'appuyant, surtout à partir de 1964 et du "pronunciamiento" des militaires brésiliens, sur la doctrine de la "sécurité nationale". Cette doctrine, qui va se propager à travers toute l'Amérique du Sud pendant près de vingt ans, gagne peu à peu d'autres pays, tels que l'Argentine, en 1976, mais aussi des pays jusque là connus pour leur tradition démocratique, tels que le Chili, en 1973 (où le coup d'Etat du Général Pinochet met un terme brutal à l'expérience de l'Unité Populaire tentée par le socialiste "marxiste" Salvador Allende), l'Uruguay, en 1976, ou la Colombie, sous la présidence de Julio César Turbay,-1978-1982-(ce dernier pays gardant sauves, cependant, les formes démocratiques). Cette idéologie de la "sécurité nationale", inspirée par Washington, déclare avoir pour objet de prémunir le continent contre la menace représentée par le marxisme, incarné par la révolution castriste et qui trouve des sympathies notamment chez les étudiants, les intellectuels ou le clergé progressiste, dans un continent marqué par de grandes disparités sociales. Mais, avant même le triomphe de Fidel Castro, en Janvier 1959, les Etats-Unis, considérant l'Amérique Centrale, depuis le début du XXème siècle, comme leur "arrière-cour", avaient aidé au renversement, au Guatemala, du colonel Arbenz, en Juin 1954, au motif que ce dernier, démocratiquement élu en 1950, avait exproprié les terres appartenant à la United Fruit (compagnie bananière nord-américaine), pour les redistribuer aux paysans. Cela avait suffi, aux yeux du puissant voisin du Nord, pour que son régime soit taxé de "communiste", et cela en pleine période de guerre froide. Si, dans un premier temps, l'arrivée de Castro au pouvoir ne semble pas trop inquiéter Washington, son alignement progressif sur la Russie soviétique et la crainte que son exemple ne fasse "tache d'huile" sur l'ensemble du continent poussent les Etats-Unis à faire adopter, à la conférence de l'OEA (Organisation des Etats Américains), réunie à Punta del Este (Uruguay), en Janvier 1962, l'exclusion de Cuba et la proclamation d'un embargo toujours maintenu à ce jour par Washington; seuls six pays latino-américains se prononcent contre cet embargo (l'Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Chili, l'Equateur et le Mexique). C'est cette même peur de la contagion castriste qui amène Washington à intervenir militairement à Saint-Domingue, en 1965, où, avec l'aval de l'OEA, ils viennent en aide à l'aîle droite de l'Armée qui s'oppose aux militaires de gauche, lesquels, sous la conduite du colonel Caamaño, veulent rétablir l'ordre constitutionnel représenté par le démocrate et progressiste Juan Bosch, renversé en Septembre 1963.
En même temps qu'avec l'appui de Washington, et plus spécialement sous l'administration Johnson, les régimes autoritaires se renforcent en Amérique Centrale et du Sud (reprise du pouvoir par l'Armée au Honduras en 1963, en Bolivie en 1964, en Argentine en 1966), les guérillas d'inspiration castriste se développent sur tout le continent (au Guatemala, à partir de 1960, au Venezuela après la rupture "idéologique" entre le "réformiste" Romulo Betancourt et le "révolutionnaire" Fidel Castro, au début des années soixante, en Colombie avec les FARC puis le M19, en Bolivie avec Ernesto "Che" Guevara en 1966-1967). Des types de guerillas urbaines se font jour au tournant des années soixante-dix, avec les Tupamaros en Uruguay et les Montoneros (Péronistes d'extrême-gauche) en Argentine, ces dernières guérillas pratiquant de plus enlèvements et assassinats de diplomates ou de personnalités, tel l'ancien président militaire Aramburu, en Argentine, en 1970. Dans ce schéma traditionnel où l'on voit des régimes militaires appuyés par les Etats-Unis et s'opposant à des guérillas d'extrême-gauche, quelques pays se distinguent cependant, et principalement le Pérou et le Panama. Dans le premier cas, c'est la hiérarchie militaire elle-même, qui à la suite du coup d'Etat du Général Juan Velasco Alvarado, en Octobre 1968, et ayant pris conscience des raisons économiques et sociales favorisant l'idéologie communiste, prend la tête des réformes en nationalisant le pétrole et en promulguant la réforme agraire. Au Panama, c'est un militaire nationaliste, Omar Torrijos qui s'empare du pouvoir, également en 1968, sur le thème de la récupération du canal et de la restauration de la souveraineté panaméenne sur la zone "dite" du canal. Enfin la Démocratie ? A partir de la fin des années soixante dix, et sous la pression des Etats-Unis, plus spécialement sous l'administration Carter, qui met l'accent sur la philosophie des "droits de l'homme", on assiste peu à peu à un retrait des militaires latino-américains du devant de la scène politique. C'est ainsi qu'en Bolivie, le Général Hugo Banzer, au pouvoir depuis 1971, se résout à convoquer des élections générales en Juillet 1978, alors que lui-même entreprendra de revenir au pouvoir par les urnes, en créant son propre parti; toutefois, cet espoir démocratique est sans lendemain, les partis ne pouvant s'entendre entre eux et les militaires n'ayant pas encore renoncé au pouvoir. Il faudra attendre Octobre 1982, pour qu'enfin, le civil Hernan Siles Zuazo puisse reprendre possession de la présidence. Progressivement, cependant, les militaires regagnent leurs casernes: c'est le cas de l'Equateur, en 1979, du Pérou, en 1980, avec le retour au pouvoir de Fernando Belaunde Terry (celui-là même qui avait été chassé par l'Armée en 1968), du Honduras, en 1981, de l'Argentine, en 1983, du Brésil et de l'Uruguay, en 1985, du Guatemala, en 1986. De même, assiste-t-on, en 1989, au Paraguay, au renversement sans coup férir, et par l'un de ses proches, du dictateur Stroessner, au pouvoir depuis près de trente cinq ans; son "tombeur", le Général Andrès Rodriguez, engage doucement le pays sur la voie de la démocratie. Cependant, la dictature du Général Pinochet se prolonge au Chili jusqu'aux élections de Décembre 1989, qui voit la victoire de la Concertation Démocratique (alliance de centre gauche entre Socialistes et Démocrates-Chrétiens).
Néanmoins, le passage de régimes autoritaires ou dictatoriaux à des régimes plus respectueux des formes démocratiques ne s'effectue pas partout en douceur. Ainsi, l'espoir suscité au Salvador par le renversement, en Octobre 1979, du dernier "autocrate" militaire, le Général Carlos Humberto Romero (remplacé par une junte composée de civils et de militaires), sera vite déçu; en effet, une guerre civile éclate entre le nouveau pouvoir, soutenu par les Etats-Unis de Ronald Reagan, et la guérilla du Front Farabundo Marti de Libération Nationale qui tente de s'imposer militairement (la guerre civile prendra fin officiellement en Décembre 1992, et l'ancienne guérilla se transforme alors en parti politique d'alternative au parti de droite ARENA (Alliance Républicaine Nationaliste), au pouvoir depuis 1989. Au Nicaragua, l'insurrection entamée par les Sandinistes (nom porté en référence à Augusto Cesar Sandino, artisan de la lutte contre l'occupation nord-américaine entre 1927 et 1933) en Février 1978, aboutit en Juillet 1979, à la chute de la dynastie des Somoza; mais l'option marxiste des principaux dirigeants Sandinistes et l'amitié affichée envers le régime de Fidel Castro irrite Washington, qui, déjà confronté à la situation de guerre civile au Salvador voisin, décide d'appuyer militairement les "Contras" (opposition armée basée au Honduras). Seule, la victoire de Violeta Chamorro sur le Sandiniste Daniel Ortega, en Février 1990, met fin officiellement au conflit. Par ailleurs, outre les dernières guérillas subsistant en Amérique Latine, telle celle des FARC en Colombie, un autre mouvement plus violent et se réclamant du maoisme, le Sentier Lumineux, fait son apparition au Pérou en 1980, alors même que les civils y reviennent aux affaires. Cette guérilla, dirigée par un professeur de philosophie, Abimael Guzman, alias Président "Gonzalo", sévit principalement dans les régions reculées des Andes, pratiquant exécutions des notables locaux et attentats en pleins centres urbains. L'arrestation de son chef, en Septembre 1992, semble avoir mis un terme, peut-être provisoire, à ses activités. Le retour à une démocratie, au moins formelle, d'une majorité de pays latino-américains, ne s'effectue cependant pas partout sans certains soubresauts. En effet, la mauvaise gestion économique des anciens gouvernants militaires, l'hyper-inflation, la corruption d'une certaine classe politique, ainsi que l'application des mesures draconiennes préconisées par le FMI (Fonds monétaire international), déstabilisent les systèmes démocratiques, notamment en Equateur ou en Bolivie, avec les destitutions successives de plusieurs gouvernants. Le populisme et les tentations autoritaires reprennent parfois du terrain, que ce soit au Pérou, avec Alberto Fujimori (1990-2000), ou en Argentine, avec Carlos Menem (1989-1999). Par ailleurs, les difficultés économiques, la dégradation du niveau de vie des populations, ou (comme c'est le cas de la Colombie), l'absence d'une perspective d'une fin de la violence, font éclater les systèmes politiques traditionnels fondés, notamment au Venezuela, en Colombie ou au Costa Rica, sur l'alternance, depuis quelques décennies, entre deux grands partis. Au Venezuela, la mauvaise gestion des ressources pétrolières, la corruption et la mise sous tutelle par le FMI, déclenchent des émeutes durement réprimées à Caracas, entraînant la tentative de coup d'Etat d'Hugo Chavez (Novembre 1992), puis la destitution du président social-démocrate Carlos Andrès Pérez en Mai 1993. Cette crise du système démocratique débouche, après la parenthèse de la deuxième présidence de Rafael Caldera, sur l'élection, en Décembre 1999, de l'ancien officier putschiste, qui entreprend, depuis lors, de mener sa révolution "bolivarienne", pourfendant "l'impérialisme américain", se rapprochant de Fidel Castro et essayant de susciter des émules sur le continent. Dans ce monde de la globalisation économique, entre la volonté des Etats-Unis d'imposer la loi du libre échange aux nations du sud du Rio Grande et la volonté de nouveaux dirigeants radicaux d'avoir la maîtrise des richesses naturelles, le fossé se creuse à l'intérieur de la gauche latino-américaine entre les "réalistes" ou "pragmatiques", tels la Chilienne Michelle Bachelet ou le Brésilien "Lula" et les "populistes" ou "radicaux", tels le Vénézuélien Chavez ou le Bolivien Evo Morales. En ce début de nouveau millénaire, l'Amérique Latine semble avoir choisi la démocratie, mais celle-ci reste à définir... |
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Commentaires
1 DorothyOcear Le 19/07/2017
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8 Aaauceunibe Le 30/07/2017
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9 PearlTug Le 01/08/2017
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